Parcours d’infertilité d’un couple mixte franco-coréen : entre espoir et résilience
Parcours d’infertilité, espoir et résilience dans un couple mixte
Parler d’infertilité, ce n’est jamais facile.
Encore moins quand on vient de cultures différentes, avec des références, des mots et des silences qui ne disent pas les choses de la même façon.
Mais aujourd’hui, on a choisi d’en parler. Pas parce qu’on a trouvé toutes les réponses, ni parce que l’histoire est terminée. Mais parce que ce chemin mérite d’être raconté, et peut-être reconnu chez d’autres.
Nous sommes Team Kim, un couple franco-coréen. Et voici le début de notre parcours vers la parentalité, entre examens, espoir, incompréhensions… et surtout, beaucoup d’amour.
Quand le désir devient projet
Comme beaucoup, on pensait qu’avoir un enfant serait la suite naturelle de notre histoire.
On s’aime, on est mariés, on a envie de construire une famille.
Mais après plusieurs mois, puis plus d’un an, rien ne venait. On a commencé à se poser des questions. Et comme souvent, on a d’abord pensé que c’était le stress, les voyages, le rythme de vie.
Mais l’idée s’est installée : peut-être qu’il y avait un problème.
Et c’est là que le parcours a commencé.
Les premiers examens : entre espoir et anxiété
Passer les premiers examens, c’est entrer dans un monde où l’intime devient technique, où chaque chiffre peut tout faire basculer.
C’est se retrouver face à des termes médicaux complexes, des protocoles rigides, et une réalité parfois déshumanisante.
En tant que femme, j’ai rapidement été orientée vers une série d’examens : prises de sang, échographies, hystérosalpingographie… Autant de démarches invasives menées avec peu de douceur, dans un cadre où l’on attend que vous encaissiez en silence. En France, j’ai souvent ressenti une distance froide, une impression de devoir être « forte » sous peine d’être envoyée chez un psy.
De son côté, il a vécu cette étape avec une autre charge : celle de naviguer dans un système médical étranger, en français, avec ses codes implicites et son manque d’accompagnement. Et en arrière-plan, une pression culturelle coréenne bien réelle, où parler d’infertilité peut encore être perçu comme un aveu de faiblesse ou un sujet à taire.
Nos peurs n’étaient pas les mêmes, nos repères non plus. Mais on avançait ensemble, chacun à sa manière, en apprenant à traduire ce que l’autre ne disait pas toujours.
Un parcours encore plus nuancé dans un couple mixte
Vivre un parcours de fertilité dans un couple mixte, c’est aussi jongler entre deux visions très différentes du corps, du soin, et du désir d’enfant.
En Corée, la médecine de la fertilité est à la pointe : les centres sont nombreux, les protocoles sont avancés, et tout est mis en œuvre pour maximiser les chances de réussite. Il y a une vraie culture de la performance médicale autour de la grossesse, parfois même une pression sociale implicite à « réussir » à avoir un enfant.
En France, on bénéficie d’une bonne prise en charge, c’est vrai. Mais le parcours est souvent plus rigide, plus standardisé. Le corps médical peut paraître froid, peu à l’écoute des émotions. Il n’est pas rare qu’on nous dise d’aller voir un psy quand on pleure, au lieu d’accueillir simplement ce qu’on traverse.
Alors il a fallu s’ajuster. Se dire les choses autrement. Apprendre à accueillir nos différences, dans la façon d’en parler ou de ne pas en parler. Trouver un équilibre entre efficacité médicale et soutien émotionnel.
Et surtout, continuer à se soutenir, s’aimer, même quand tout semblait flou ou injuste.
L’impact sur le couple : entre tensions et liens renforcés
Ce type de parcours ne laisse aucun couple indemne. Il y a eu des moments où on s’est sentis très seuls, même ensemble.
Des jours où je ne supportais plus de voir des annonces de grossesse sur les réseaux. Où il ne savait pas comment me réconforter.
Des rendez-vous où tout était froid, technique, et où pourtant on devait faire des choix lourds.
Mais il y a eu aussi des moments de profonde tendresse.
Des nuits à rêver tout bas. Des mains qui se serrent plus fort. Des phrases simples : « On y arrivera », « Je suis là », « On continue ».
Notre couple a changé. Il est devenu plus solide, plus ancré. Parce qu’on a appris à faire face ensemble, à s’aimer même quand la joie n’est pas au rendez-vous.
Ce qu’on aurait aimé savoir plus tôt
- Qu’on a le droit de ne pas aller bien, même si « rien n’est grave » encore
- Qu’il est possible d’aimer fort et d’être en colère en même temps
- Qu’on peut trouver du soutien ailleurs que dans sa famille
- Que parler, écrire, partager… ça soulage, même un peu
- Que chaque histoire est unique, et que la nôtre a de la valeur, même sans final heureux pour l’instant
Ce que nous portons aujourd’hui
Nous n’avons pas encore d’enfant. Mais nous avons un couple plus fort.
Nous avons une histoire à raconter. Une envie d’ouvrir le dialogue sur un sujet trop souvent laissé dans l’ombre.
Et surtout, nous avons encore l’espoir.
Peut-être qu’un jour, un petit être viendra agrandir la Team Kim.
Et si ce jour arrive, nous lui dirons qu’il est né de deux cultures, mais aussi de beaucoup de courage, de patience et d’amour.
En résumé
- L’infertilité n’est pas un échec, c’est une épreuve.
- Être un couple mixte rend le parcours encore plus complexe… et plus riche.
- La communication, la bienveillance et le soutien sont essentiels.
- Il n’y a pas une bonne manière de vivre ça, seulement la vôtre.
Vous traversez quelque chose de similaire ?
Vous n’êtes pas seul(e).
On vous lit avec respect et tendresse.
N’hésitez pas à partager votre histoire ou votre ressenti en commentaire, ou à nous écrire si vous en avez besoin.