Couple mixte au quotidien : ce que la différence culturelle nous a appris
Quand aimer, c’est aussi traduire, s’adapter et rire de nos différences
Je suis française, il est coréen. Ensemble, on a choisi de construire une vie commune, entre deux continents, deux langues, deux visions du monde.
On nous dit souvent que notre histoire est “belle et originale”, et c’est vrai. Mais elle est aussi faite de petits chocs culturels, de fous rires inattendus, de moments de solitude parfois, et d’un amour qui ne cesse de grandir malgré (et grâce à) nos différences.
Dans cet article, je vous emmène dans les coulisses de notre quotidien interculturel, ce qu’on ne voit pas sur les photos, ce qui se vit derrière les portes fermées. Peut-être que cela vous parlera, si vous vivez aussi une relation entre deux cultures. Ou peut-être que cela vous fera simplement découvrir une autre manière d’aimer.
À table : quand les habitudes culinaires révèlent tout
L’une des premières surprises a été… la cuisine.
Et croyez-moi, ce n’est pas qu’une question de goûts.
En France, j’étais habituée à une structure bien précise : entrée, plat, dessert, chacun son assiette, son verre, ses couverts. En Corée, les repas sont partagés : tout est posé au centre, on pioche, on échange, on ne garde rien que pour soi.
Je me souviens de sa tête la première fois que je n’ai pas partagé mon dessert. En Corée, c’est mal vu de manger seul sans proposer à l’autre. En France, on apprend à dire « c’est à moi ».
Et puis, il y a les saveurs : l’odeur du kimchi, que j’ai mis des mois à apprivoiser. La fermentation, le piquant, les textures… c’était un monde nouveau.
Aujourd’hui ? J’en fais maison. Et lui s’est pris d’amour pour mes plats au fromage (avec modération).
Nos repas sont devenus un terrain d’apprentissage mutuel, un langage non verbal, où chacun apprend à goûter l’univers de l’autre sans renier le sien.
Le coréen comme langue de l’amour
Chez nous, on parle coréen. Ce n’est pas toujours parfait, ni fluide, mais c’est devenu notre langue commune.
J’ai appris petit à petit, au début avec des applis, puis avec lui, au quotidien. Les erreurs étaient nombreuses (certaines très drôles), mais il a toujours eu la patience de m’écouter, de me corriger, de m’encourager.
Parler la langue de l’autre, c’est un effort. Mais c’est aussi une preuve d’amour. Cela m’a permis de mieux comprendre sa manière de penser, de ressentir.
Mais ce n’est pas toujours simple. Certains mots me manquent. Certaines émotions sont plus faciles à exprimer en français.
Alors parfois, on passe du coréen au français en une phrase. On invente un dialecte à deux. Et c’est peut-être ça, au fond, notre vraie langue commune.
La communication : bien plus qu’une question de langue
Même quand on parle la même langue, on ne se comprend pas toujours. Alors quand on vient de deux cultures, la communication demande un peu plus de soin.
Il y a les malentendus. Les phrases qu’on interprète différemment. Les habitudes de communication : en Corée, on sous-entend beaucoup ; en France, on verbalise tout.
Il m’a fallu du temps pour comprendre que ses silences n’étaient pas du désintérêt, mais du respect. Il a dû apprendre que mes mots ne sont pas toujours des critiques, mais parfois juste un besoin de partage.
Avec le temps, on a appris à reformuler, à poser des questions plutôt que supposer, à ne pas avoir peur de revenir sur une conversation.
Ce que cette relation m’a appris
Avant de vivre une relation interculturelle, je croyais qu’aimer suffisait.
Aujourd’hui, je sais que l’amour demande une volonté d’apprendre, de se remettre en question, de créer un espace commun où chacun peut être soi.
Notre couple n’efface pas nos différences. Il les accueille, les honore, les transforme en quelque chose de nouveau.
Et même si certains jours sont plus fatigants que d’autres, je ne reviendrais en arrière pour rien au monde.
Parce que cette relation m’a rendue plus curieuse, plus ouverte, plus patiente. Et surtout, plus vivante.
En résumé
- Être un couple mixte, ce n’est pas “exotique”, c’est exigeant et profondément enrichissant.
- La langue, la nourriture, la culture, la communication : tout devient un terrain de découverte.
- Il ne s’agit pas de “choisir” une culture, mais de créer la vôtre ensemble.
- Et ce chemin, aussi sinueux soit-il, est une incroyable école de l’amour.
Et vous ?
Avez-vous vécu ou vivez-vous une relation interculturelle ?
Quels ont été vos plus grands défis ? Vos plus belles découvertes ?
Laissez un commentaire : votre histoire pourrait en inspirer d’autres.